lundi 25 juin 2012

Le choc carcéral

Il n'aura pas passé 24 heures en prison... Un détenu s'est suicidé dans la nuit du 21 au 22 juin à la maison d'arrêt d'Arras. Il y avait été incarcéré dans la journée. Contrairement à une idée reçue, les détenus qui se suicident ne le font pas en fin de peine, de désespoir, à bout de souffle. Ils passent à l'acte, bien plus, en début d'incarcération. Selon une étude de l'Ined de décembre 2009
"Un quart des suicides a lieu dans les deux mois qui suivent l’incarcération et la moitié dans les six premiers mois, (...) Parmi les détenus, les prévenus, plus récemment incarcérés et en attente de leur jugement, se suicident deux fois plus que les condamnés."  
Car entrer en prison est un moment violent où la personne passe par des rites obligés : ce qu'on appelle "le choc carcéral". elle se dépouille de tout ce qu'elle possède, elle dépose sa véritable identité physique par la vérification de ses empreintes digitales, il lui est attribuée un numéro d'écrou, elle est fouillée "intégralement".