Un record bien plus dramatique.

Comme nous l’annoncions (sans grand risque de nous tromper) dans un post précédent, le nombre de personnes incarcérées vient de dépasser les 65 000 en décembre. 65 262 exactement selon les chiffres mensuels de l'administration pénitentiaire. Un record!

Dans un monde bien gris, on peut tout de même souligner une modeste lueur d'optimisme: la surpopulation globale baisse, légèrement, depuis le dernier "record" de juin 2011. Le taux d'occupation des prisons françaises était de 115.7%, il est aujourd'hui contenu à 113.9%.

Mais c'est un modeste réconfort, car la surpopulation est en réalité bien plus catastrophique lorsque l'on ne prend en compte que les maisons d'arrêt. Car le système carcéral français est fait de telle manière que les prévenus et courtes peines s'y entassent en surnombre ( environ 10 000 détenus de trop au regard des capacités d'accueil), quand les centres de détention ( pour longues peines) affichent un taux moyen d'occupation des cellules de 91.8% (Rapport Ciotti juin 2011). Dès lors, présenter une moyenne des deux n'a que peu de sens.

(Photograph by Andrew Lichtenstein/Sygma)

Si le gouvernement Fillon a ouvert douze nouvelles prisons depuis 2008, sa politique carcérale n'a pas évolué. La situation ne peut donc s'améliorer car la courbe des incarcérations, sous l'effet conjugué de la dégradation sociale et de la fermeté judiciaire, grimpe plus vite que celle des nouvelles cellules ouvertes...

                                                                                                      G.D.