La prison sans barreaux
Pierre Botton/Photo AFP |
Six cents deux jours de détention, dans sept prisons différentes. Pierre Botton entend mettre à profit cette "expertise" acquise derrière les barreaux pour révolutionner la prison. En mai 2011, le gendre de l'ancien-ministre et député-maire de Lyon, Michel Noir, condamné en 1996 pour des malversations financières, lançait son association Prison du Coeur. Aujourd'hui, profondément marqué par son expérience carcérale, il souhaite réaliser son projet d'une prison "anti-récidive": le travail y serait obligatoire mais rémunéré normalement; la sécurité serait allégée.
Et le nombre de prisonniers - des primo-délinquants, ni criminels sexuels, ni criminels ayant du sang sur les mains- serait limité à une centaine.
Et le nombre de prisonniers - des primo-délinquants, ni criminels sexuels, ni criminels ayant du sang sur les mains- serait limité à une centaine.
C'est du donnant-donnant. 35 heures de travail par semaine d'un coté, mais payé au Smic avec contrat de travail de l'autre. 10% du salaire serait reversé aux victimes. En outre, le projet comprend des cellules individuelles, mais encourage une vie commune active avec notamment une salle de télévision et une cantine collectives. Enfin, le détenu assume un loyer réduit et les charges de la blanchisserie, de ses repas, de ses activités. Il s'agit en somme de maintenir la personne détenue dans une démarche de responsabilité.
Un projet soutenu
Pierre Botton peut se prévaloir de soutiens de poids: des entreprises, comme M6, la salle de spectacle Le Palace, Schneider Electric, se proposent d'apporter leur concours en accompagnant les détenus vers la réinsertion. Le contrôleur général des prisons, Jean-Marie Delarue espère, quant à lui, que ce projet se concrétise rapidement. Enfin, au niveau politique, l'Elysée suit le dossier de près. Même la Droite populaire, aux positions très sécuritaires, serait (selon l'Express) intéressée par la démarche.
Reste à trouver un lieu pour implanter la première "Prison du coeur". Pierre Botton aurait jeté son dévolu sur le petit village de Saint-Julien-sur-Suran près de Lons-le-Saunier dans le Jura. Mais les 400 habitants sont dès à présent très partagés à l'idée de voir s'installer leurs nouveaux voisins...
G.D.
A lire le décryptage de l'Express
A lire le dossier de L'Illustré
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