mardi 24 janvier 2012

Que faire des anciennes prisons?

Cahors, son vin, son pont Valentré
... et sa prison du XIVe
Patrimoine
Il y a un an, le Garde des Sceaux, Michel Mercier, qui la visitait, jugeait la maison d'arrêt de Cahors (Lot) vétuste et décidait de sa fermeture. Moyen-âgeuse pour certains... à fort potentiel  pour d'autres. Car aujourd'hui, elle est convoitée par des investisseurs chinois en vue d'en faire un hôtel-restaurant de luxe. Étrange destin que celui de la prison de Cahors!


Rien n'est signé et la prison n'est pas même en vente, mais le préfet aurait été démarché. Depuis 2010, et le plan de modernisation des établissements pénitentiaires, Cahors est fixée sur son sort: elle sera fermée (en juin 2012), comme huit autres établissements. Si des travaux d'aménagements (dont la cuisine en 1998) ont été réalisés ces dernières décennies, mettre l'ensemble "aux normes" représenterait un coût excessif pour le Ministère de la Justice. 

Les bâtiments de détention ont été construits en 1929, mais certaines parties, dont un impressionnant donjon, datent du XIVe siècle, et sont classées aux "Monuments historiques". Ancien palais du sénéchal du Roi en Quercy, les lieux, remaniés au XVIIe, n'ont été transformés en prison qu'en 1790.  


Aujourd'hui, une soixantaine de détenus sont gardés par trente surveillants. Des surveillants qui ne comptent pas se reconvertir dans la gastronomie locale ou chinoise et attendent avec inquiétude de savoir à quelle sauce ils seront mangés...

Taille humaine
Ils sont nombreux à regretter la fermeture de la prison, certes ancienne, mais à taille humaine. Ainsi, un gardien chevronné - 26 ans de métier, notamment à Fresnes- expliquait dans la Dépêche du Midi, en 2010: « Ici, on connaît les détenus, les problèmes des uns et des autres. On arrive bien à cerner les situations et à les gérer, contrairement aux grosses usines. » 

Mais l'heure est aux regroupements d'établissements, plutôt qu'aux petites structures. Outre Cahors, la maison d'arrêt d'Agen, mise en service en 1860 et qui accueille 120 détenus, devrait également fermer ses portes. Les 170 détenus ainsi privés de leurs prisons seront transférés vers un établissement pour fin de peines de 350 places construit à Sauzet* et vers l'établissement de Seysses. Avec près de 700 détenus, c'est ce que les syndicats de gardiens appellent une "usine carcérale"...

                                                                                                      G.D.


* ouverture prévue en 2017/2018

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