mercredi 4 janvier 2012

La prison bientôt ouverte aux fauteuils-roulants?

Pour tous ceux qui pensent la prison comme un lieu non pour humilier mais pour élever, la nouvelle a un gout de cadeau de fin d'année. Elle est tombée le 30 décembre. Une personne en situation de handicap, tout prisonnier qu'elle est, a le droit de vivre aussi "normalement" que possible. C'est ce qu'a rappelé la Cour Européenne des Droits de l'Homme dans une affaire opposant un détenu handicapé à l'Etat français. Il s'agit en fait d'une confirmation de condamnation puisque la France, dans cette affaire, l'avait déjà été en 2006*.


L'homme, paraplégique suite à un accident de la circulation en 1989, a été définitivement condamné en 2006 à 10 ans de réclusion pour "enlèvement et séquestration d'un mineur de quinze ans". Le Creusois, originaire de La Souterraine, avait porté plainte contre l'Etat au motif que ses conditions de détention étaient différentes de celles de ses compagnons de cellule. Et pour cause, on imagine la vie d'un homme en fauteuil roulant à la Santé ou aux Baumettes... Le handicap physique est en soi une prison, quand vous cumulez les deux, on frise la double peine.

Enfermer non pas humilier
Ce fait divers judiciaire nous rappelle que la prison n'a qu'une fonction: priver l'individu de sa liberté de circuler. Et ainsi, dans un même mouvement, le faire réfléchir sur son acte et éventuellement protéger la société de ses agissements. En aucun cas la justice ne condamne le criminel à la souffrance physique ou à l'humiliation morale. "La prison c'est la privation de la liberté d'aller et de venir et rien d'autre", avait affirmé en son temps le président Valéry Giscard d'Estaing. 

                                                                                                                  G.D.

*Le 8 octobre 2010, suite, précisément à cette même affaire "Olivier Vincent c/ France", un arrêté a été publié au Journal Officiel, visant à améliorer les conditions de circulation des personnes handicapées au sein des nouvelles prisons, qu'elles soient détenues ou visiteurs. Etant bien entendu que l'arrêté ne concerne pas les prisons déjà construites... Néanmoins, pour les nouvelles prisons, le nombre de cellules aménagées pour les personnes à mobilité réduite doit être de 2 à 3 % selon la capacité des établissements. 

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