mercredi 8 février 2012

Pour Brice Hortefeux, le délinquant d'un jour l'est pour toujours...

L'ancien ministre de l'Intérieur, aujourd'hui à la tête de la "cellule riposte" de l'UMP, était l'invité de la matinale de France Inter, aujourd'hui. Il est revenu sur la proposition de François Hollande, le candidat socialiste à la présidentielle, de supprimer les "peines planchers".
"Je pense que c'est un très mauvais signal, estime l'ami de trente ans de Nicolas Sarkozy, car, vous savez, finalement, quand on remet un délinquant à l'extérieur, il y a une grande probabilité qu'il revienne à son coeur de métier"...

Cette remarque - pleine de perspicacité.... - illustre la philosophie qui conduit la politique carcérale des gouvernements successifs depuis 2007. La délinquance est une fatalité, la récidive également, la réinsertion, une illusion. Consacrons la majorité du budget de l'administration pénitentiaire à construire de nouvelles places de prison, afin d'accueillir de nouveaux condamnés. Et ceux qui ressortent, préparons-nous à les accueillir de nouveau dans les 5 prochaines années.

Consacrer des moyens à leur réinsertion, traversera-t-il l'esprit de notre ex-ministre de l'Intérieur... car effectivement, la politique carcérale conduite a minima depuis des décennies aboutit à un taux de récidive scandaleux. 46% des personnes relâchées sont à nouveau condamnées à de la prison ferme dans un délai de cinq ans suivant leur libération (source : Cahiers d’études pénitentiaireset criminologiques n°36, mai 2011).

Au crédit de Brice Hortefeux, il faut reconnaître que ce ne sont pas les peines planchers qui sont la cause de cet échec. Quoi qu'elles contribuent grandement à l'engorgement des prisons. Mais l'insuffisant soucis qu'a l'Etat à travailler à la réinsertion des détenus que la Justice lui confie. Comme si l'Etat se contenter de faire la moitié de son job (mettre les délinquants entre quatre murs), sans se soucier de ce qu'ils deviennent ensuite.

                                                                                                      G.D.





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