lundi 19 septembre 2011

Ça déborde...

ETAT DES LIEUX
Nos prisons débordent. Elles débordent de suicidés, un tous les trois jours en moyenne, 58 pour le premier semestre 2011. Elles débordent de détenus. Plus de 64 000 en août 2011 pour une capacité maximale de 56 500 places. Soit une densité de 115% en moyenne globale, mais bien plus quand on sait que les maisons d'arrêt (106 maisons sur 192 établissements pénitentiaires dont une quarantaine qui présentent une densité supérieure à 150%) supportent la majorité de cette surpopulation. Elles débordent aussi de violence, de racket, de viols, de propagande islamiste.

Cela fait des années que les gouvernements le savent. Cela fait des années que le système carcéral français fonctionne de manière ubuesque. « La peine, rappelle le catéchisme de l’Eglise catholique, en plus de protéger l’ordre public et la sécurité des personnes, a un but médicinal, elle doit dans la mesure du possible, contribuer à l’amendement du coupable ». Le taux de récidive est aujourd’hui de 40% dans les cinq années qui suivent la libération du condamné. C’est un constat : la prison fabrique de la délinquance.


Dans les maisons d’arrêt, là où sont parqués les prisonniers avant leur jugement définitif, là où la situation sanitaire est la plus dégradante, se mêlent caïds de la Pègre et malades mentaux (la moitié des détenus souffre de troubles de la personnalité), petits malfrats et violeurs, jeunes ou vieux, paumés, marginaux et intégristes musulmans. Et ce, en toute liberté. La prison est une jungle entre quatre murs. 

Si l’Etat enferme en dépit du bon sens, sans séparer le moins bon grain, de la pire ivraie, il libère de manière tout aussi hâtive. Du jour au lendemain, le détenu peut se retrouver dehors. Avec trois sous en poche, car seul un sur trois exerce une activité rémunérée en prison. Qui le repêche à la sortie s'il n'a pas de famille ? Vers qui se tourner si ce n’est le milieu qu'il connait le mieux, celui qu'il n'a pas quitté durant « son séjour » : la délinquance ?

Alors que faire ? Construire, construire, malgré le coût : un détenu, c’est 80 euros par jour à charge de la collectivité. Le Président de la République a annoncé « 30 000 places de prison supplémentaires d'ici six ans ».  Le seul volet immobilier ne suffira pas à régler la question carcérale.  Il faut aussi aménager les peines. Et repenser le sens de la prison. Et préparer la réinsertion.Mais surtout, et avant tout, soutenir la famille, car il est impossible de déclarer vouloir lutter « contre la racaille » tout en détruisant avec persévérance le lien social qu’est la famille. À moins de vouloir faire de la France une vaste prison...
                                                                                                   G.D.

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