Référendum consultatif pour la Prison du Coeur à Saint-Julien-sur-Suran

Le paisible village de St-Julien s/ Suran réveillé par
  le projet de prison expérimentale de Pierre Botton

Les 450 habitants de cette commune du Jura vont  se prononcer dimanche sur la construction de la première "Prison du Coeur" à proximité de leur village. S'il est massivement négatif, le résultat de cette consultation pourrait mettre fin à ce projet porté par l'homme d'affaire Pierre Botton (qui a lui-même passé 20 mois en détention pour abus de biens sociaux). P. Botton entend créer un nouveau type de prison pour les primo-délinquants. Plus ouverte sur l'extérieur, la structure imaginée permettrait une réinsertion sociale plus certaine. Le détenu travaillerait 35 heures par semaine, payé au Smic et assumerait financièrement, entre autres, la charge d'un loyer et de ses repas.

Vers une prison privée?

Hélène Pélissard, conseiller général UMP,
soutien influent du projet de prison du Coeur

Bien que généreuse, l'idée de Pierre Botton, soutenue par le président de la République et la conseillère générale UMP Hélène Pélissard -  accessoirement l'épouse de Jacques Pélissard, député-maire UMP et président de l'Association des maires de France - se heurte à l'opposition résolue de l'Ufap-Unsa Justice, premier syndicat de l'administration pénitentiaire, et du Syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP). En cause pour l'Ufap-Unsa Justice: l’implantation « dans notre parc « immobilier justice » des établissements Pénitentiaires entièrement privatisés, financés par des grandes entreprises du CAC 40 et dont les pensionnaires seraient triés sur le volet ». Le SNDP  voit dans le projet Botton "les germes d'une libéralisation des prisons".

La prison serait donc l'affaire du public et non d’un partenariat public/privé. Soit, mais quand on voit l'état des structures actuelles, et les résultats obtenus, on se dit qu'un coup de pouce du privé ne pourrait pas faire de mal. Tentons l'expérience, à St-Julien où ailleurs, et jugeons sur pièce. Les syndicats auraient-ils peur de ces résultats?

                                                                                                           G.D.